Le Niger

État aride au bord du désert du Sahara, le Niger est une nation subsaharienne enclavée, où l'économie se concentre principalement sur les cultures de subsistance et l'élevage.

Il existe trois aires protégées, le Parc National du W, les Réserves Naturelles de l'Aïr et du Ténéré, qui sont inscrites au patrimoine mondial de l'UNESCO. Le parc national du W abrite le complexe W-Arly-Pendjari, qui est le plus important continuum d’écosystèmes terrestres, semi-aquatiques et aquatiques de la ceinture de savanes d’Afrique de l’Ouest. Les régions de Termit et de Tin Toumma au Niger sont parmi les régions les plus importantes du Sahara en termes de faune sauvage et est le dernier bastion régional pour une série d'espèces désertiques menacées. Ils abritent l'une des communautés biologiques les plus diverses du Sahara, y compris certaines des espèces désertiques les plus rares au monde, contenant par exemple, l'une des dernières populations sauvages de l'addax et de la gazelle dama en danger critique d'extinction, le guépard saharien et le mouflon de Barbarie. Ce sont les seuls endroits connus sur terre où toutes ces espèces peuvent encore être trouvées au même endroit. Les autres zones clefs pour la biodiversité incluent entre autres, la cascade de Timia et le fleuve Niger au sud-ouest.

Le Niger abrite plus de 1400 espèces végétales, environ 130 espèces de mammifères et plus de 150 reptiles et amphibiens. L'avifaune du Niger comprend 528 oiseaux dont 15 sont menacés au niveau mondial. L'espèce d'antilope la plus menacée, la gazelle dama, est devenue un symbole national. Dans la nature, les gazelles dama sont estimées à moins de 300 et classées sur la Liste rouge des espèces menacées de l'UICN comme étant en danger critique d'extinction.

Le désert du Sahara couvre environ 65% du Niger. Les conditions désertiques difficiles entravent la survie de la plupart de ces espèces indigènes. Au cours des dernières décennies, le Niger a connu un niveau accéléré de dégradation de la biodiversité.

Environ 21 millions d'acres, soit environ 6 % de la superficie terrestre du Niger, sont protégés, mais le braconnage et la perte d'habitat pèsent lourdement sur la faune du pays. Les principales menaces sont la surexploitation des ressources et les facteurs anthropiques.

On estime que plus de 70 aires protégées (AP) au Niger ont perdu des portions substantielles de leur diversité biologique. Les aires protégées au Niger sont généralement entravées par des ressources limitées.

Key Results

L’analyse des politiques et des institutions du financement de la biodiversité (API) au Niger a permis de souligner les résultats suivants :

  • Il y a une perte généralisée de la diversité biologique dans toutes ses composantes même si dans certaines zones agroécologiques il est observé un retour de la faune sauvage et l’accroissement de la biomasse.
  • Les stratégies/politiques et visions nationales prennent très peu en compte la protection de la biodiversité dans leurs démarches méthodologiques et leurs compositions
  • La situation environnementale demeure caractérisée par « une faible application des exigences légales et réglementaires favorisant ainsi l’absence d’évaluation environnementale pour l’exploitation artisanale, l’absence de plan de réhabilitation des sites et subséquemment l’apparition de sites orphelins dans l’exploitation artisanale et des carrières ».
  • Malgré la forte dépendance de l’économie nigérienne vis-à-vis de la biodiversité et la contribution accrue de la nature à la formation du PIB, le financement de la diversité biologique n’est pas un objectif prioritaire des autorités Gouvernementales 
  • De plus en plus, les collectivités territoriales, à qui les compétences relatives à la gestion durable de l’environnement ont été dévolues, contribuent à la mobilisation de ressources issues de la biodiversité sans pouvoir s’investir pleinement dans la mise en œuvre de ces compétences
  • Le paysage du financement de la biodiversité au Niger a été analysé à travers la présentation du processus budgétaire national et infranational, l’évaluation des recettes issues de la biodiversité, l’inventaire de plus de 28 instruments de financement existants, et l’identification des subventions ayant un impact sur la biodiversité.
  • Cinq principales institutions prioritaires pour le financement de la biodiversité ont été identifiées dont le Ministère de l’Economie et des Finances et le Ministère de l’Hydraulique, de l’Assainissement, et de l’Environnement.
  • Ces institutions prioritaires clés se sont engagées à soutenir la mise en œuvre de l’approche BIOFIN, et à identifer, adopter, et opérationnaliser des mécanismes de financement devant contribuer à améliorer de manière significative la mobilisation des ressources financières en faveur de la biodiversité et la gestion efficace et efficiente de celles-ci.
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Key Documents
Analyse des Politiques et des Institutions (API)

L’analyse des politiques et des institutions du financement de la biodiversité (API) au Niger a été réalisée sur la base des documents clés tels que la Stratégie Nationale et Plan d’Actions sur la Diversité Biologique, la Stratégie nationale et plan d’action en matière d’échange d’information sur la biodiversité du Niger, le 6eme rapport national de la CBD, le PDES 2022-2026, les Lois des finances 2022, 2021, 2020, 2019, 2018, et Lois de Règlement de 2000 à 2021, l’Annuaire statistique 2016-2020, etc.

Conduit selon une approche participative et inclusive, le processus API a permis d’atteindre quatre principaux résultats :

  • Le premier résultat est relatif à l’analyse des visions et stratégies pour la biodiversité.
  • Le deuxième résultat clarifie le contexte de ces stratégies/politiques de développement durable en décrivant les tendances évolutives de la biodiversité au Niger.
  • Le troisième résultat porte sur le paysage du financement de la biodiversité au Niger en dévoilant le processus budgétaire national et infranational, les recettes issues de la biodiversité, les instruments de financement existants au Niger (plus de 28 instruments identifiés et analysés), et les subventions ayant un impact sur la biodiversité.
  • Le quatrième résultat, qui est issu de l’analyse des institutions de financement de la biodiversité au Niger, facilite notre compréhension des dynamiques institutionnelles qui caractérisent la biodiversité au Niger.

In fine, plusieurs recommandations, générales et spécifiques, ont été formulées. Ces recommandations soulignent la nécessité de la réalisation de programmes de renforcement des capacités des institutions prioritaires clés en matière de budgétisation, de planification, de gestion des mécanismes de financement de la biodiversité, et de mobilisation des ressources internes en faveur de la biodiversité ainsi qu’un changements dans les politiques sectorielles agropastorales, de l’amélioration des processus de budgétisation et de planification au sein du secteur public, et d’une bonne gouvernance environnementale/écologique.